dimanche 6 janvier 2013

Retour à Béclère

Le dimanche 12 août, nous quittons Louis Mourier. Aurore n'a plus sa place en réanimation néo-natale et c'est une excellente nouvelle. Malheureusement nous ne pouvons pas encore rentrer chez nous. Aurore doit être transférée en service pédiatrie de l'hôpital Béclère. Nous n'avons pas le choix il n'y a pas de place ailleurs. Elle va être suivie là-bas, passer d'autres tests, peut-être une autre IRM, on doit s'assurer qu'elle se nourrit bien, qu'elle grossit (elle n'a pris que 10g en une semaine)... Les pédiatres nous disent que ça n'est que pour quelques jours.

Pour notre départ, notre infirmière préférée, Audrey, nous donne une photo d'Aurore ainsi qu'une petite boîte avec son bracelet de naissance et son cordon ombilical. Nous sommes vraiment heureux de partir mais j'ai un petit pincement de cœur en disant au revoir à Audrey. Elle s'est tellement bien occupée d'Aurore, comme d'ailleurs toutes les infirmières que nous avons croisées. J'ai peur de ce qui nous attend.

La photo et la petite boîte que nous avons reçues


Une ambulance vient nous chercher pour nous ramener à Béclère. Je peux monter avec Aurore, j'en suis heureuse je ne supporterai pas d'être séparée de ma fille. Arrivés à Béclère on se perd tous dans les couloirs. Je vois une infirmière qui s'était occupée de moi pendant l'accouchement, elle me saute dans les bras, admire Aurore... Mes craintes se dissipent un peu. Au service pédiatrie personne n'est au courant de notre venue. Apparemment nous sommes attendus au service réa néo-natale. On ne comprend pas, Aurore sort de réa, elle n'a plus besoin d'y retourner. Nous y allons quand même. Une infirmière nous accueille, et nous dit de lui laisser Aurore, nous devons attendre un pédiatre dans la salle des parents. Je ne comprend pas pourquoi je dois laisser mon bébé, je n'ai aucune envie de la quitter. Il n'y en a pas pour longtemps, elle doit installer Aurore dans sa nouvelle chambre. Aurore commence à pleurer. Je tente encore de pouvoir rester avec elle, non ça n'est pas possible.
On se perd dans les couloirs. L'endroit est très beau, refait à neuf avec de grandes baies vitrées. C'est très lumineux. On trouve enfin la salle. Nous attendons. J'entends Aurore hurler, je ne comprends pas que l'attente soit si longue. L'infirmière arrive et me demande de venir car elle n'arrive pas à calmer Aurore. Je cours derrière elle et nous découvrons la chambre d'Aurore. C'est immense, mais elle partage sa chambre avec un autre bébé. Un prématuré.
Je vois Aurore dans une couveuse. C'est n'importe quoi, elle n'a jamais été en couveuse, elle sort d'hypothermie, elle n'est pas prématurée ! L'infirmière me la donne et je la met au sein. Elle me donne quelques précieux conseils, Aurore se calme. Depuis qu'Aurore est sortie de son hypothermie, elle est nourrit à la demande, soit au sein, soit au biberon. J'explique que j'ai un peu de mal à la nourrir, avec le traumatisme de sa naissance le lait ne vient pas ou peu. Mais c'est extrêmement important pour moi d'allaiter ma fille et je suis déterminée à y arriver coûte que coûte. La pédiatre vient enfin nous voir. Elle est très sympathique mais nous dit qu'Aurore doit encore avoir une prise de sang et que l'on doit encore lui faire quelques tests, son taux de plaquettes n'est pas bon. Elle doit passer la nuit ici. Je pleure, Aurore aussi. Elle ne supporte pas d'être en couveuse. Sa chambre est immense et bruyante, il y a un passage de fou entre les infirmières qui s'occupent d'elle et celles qui s'occupent de l'autre bébé. L'infirmière qui lui fait la prise de sang met un temps fou à trouver une veine. Aurore hurle, je pleure de plus belle. Je déteste cet endroit, je regrette la tranquillité et la sérénité de Louis Mourier. Je ne rêve que d'une chose c'est prendre ma fille sous le bras et m'enfuir.

L'équipe de nuit arrive et tout le monde se calme. Je garde Aurore dans me bras, Jean-François est à deux doigts de craquer, je sens qu'il se retient pour moi, je l'aime encore plus - si c'est possible.
On nous conseille de rentrer, de nous reposer et de revenir le lendemain frais et dispos. C'est le cœur très lourd que nous partons.



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