L'indépendance

Depuis quelques semaines Aurore prend son biberon toute seule. C'est venu d'un coup. On avait acheté de nouveaux biberons, plus petits et avec des anses. La première fois que je lui ai donné, j'y avais mis de l'eau. Elle s'est jeté dessus, l'a attrapé d'un coup et l'a mis dans sa bouche, un peu maladroitement. Ensuite le matin j'ai commencé à y mettre son lait. Au début elle n'essayait même pas de le prendre dans les mains. Petit à petit elle a fini par prendre tout son biberon du matin toute seule. Par contre quand c'est son papa qui lui donne le biberon le matin, elle n'essaie même pas de le tenir. Non avec papa elle reste un tout petit bébé, c'est trop mignon !
Pendant les repas je lui donne toujours une cuillère pour qu'elle prenne ce qu'elle veut dans son assiette. Je sors le grand bavoir Ikéa conseillé par mon amie Isabelle. Elle en met partout mais elle est super contente de faire comme une grande. Et surtout elle peut donner à manger à maman. Elle est si fière que j'en ai eu les larmes aux yeux la première fois qu'elle l'a fait. Et quand elle a du jambon, elle n'oublie pas Oz, notre chat, et lui tend sa cuillère.
Ce soir, je lui ai donné son repas du soir avec une cuillère pour elle et une pour moi comme chaque soir. Elle a attrapé les deux cuillères et a mangé tout son plat toute seule. C'était tellement beau à voir.
Puis, au moment du coucher, on fait toujours un biberon que je lui donne pendant qu'elle s'endort paisiblement. Mais ce soir, elle a décidé qu'elle était vraiment une grande fille et a pris son biberon du soir toute seule. Même lorsque je l'ai sentie prête à s'endormir et que j'ai voulu lui tenir le biberon, elle a gentiment mais fermement retiré ma main et a continué à le tenir.

Mon bébé prend son indépendance. Et elle est magnifique !

La visite des neuf mois

En quittant la région parisienne, nous quittons aussi le réseau Sud-Ouest parisien qui suit Aurore depuis qu'elle est sortie de l'hôpital. On nous donne le contact de l'équivalent sur Toulouse. J'appelle le réseau P'titMip. La femme que j'ai au téléphone est adorable. On discute longuement, elle m'explique qu'Aurore sera dorénavant suivie à la clinique Ambroise Paré à Toulouse. Elle a reçu son dossier médical et me demande de bien l'avoir avec moi lors du premier rendez-vous avec le nouveau pédiatre.

J'appelle vite la clinique, Aurore a déjà 9 mois bien entamé. La secrétaire est très aimable et nous trouve un rendez-vous pour le lendemain.

C'est toujours la peur au ventre que nous allons aux rendez-vous "de réseau". J'ai forcément peur de ce que le pédiatre va dire, de comment il va trouver Aurore. Et aujourd'hui il s'agit d'un nouveau pédiatre. Il ne la connait pas du tout, ne la suit pas depuis ses un mois. Et s'il lui trouvait un retard de développement, une anomalie, quelque chose qui nous aurait échappé ?
Nous sommes très stressés Jean-François et moi. D'ailleurs on a une des plus grosses disputes de notre vie de couple dans le parking de l'hôpital. C'est tellement ridicule que j'en ris en y pensant.
J'ai l'impression que ce rendez-vous est LE rendez-vous, l'apothéose de tous ces mois d'angoisse. Mon instinct me dit vrai mais je ne le sais pas encore.

Le pédiatre est un homme d'une cinquantaine d'années et est fort sympathique. Il nous demande de tout lui raconter depuis le début. C'est très dur pour moi de devoir parler de cela à nouveau. J'essaie tellement de mettre tout cela derrière moi, de ne penser qu'au présent et d'imaginer un futur merveilleux.
Il examine Aurore sous toutes les coutures. Il la fait jouer. Cache des objets, surveille sa réaction. Lui tend des jouets d'une main, de l'autre main. Regarde de quelle façon elle les prend, comment elle les tient. Observe. Il est très doux et délicat avec elle.
L'examen semble durer des heures.
Il note ses observations pendant que je la rhabille. Je retourne m'asseoir à côté de Jean-François, Aurore dans les bras.
"Votre fille est parfaite". J'ai la tête qui tourne. Je sais qu'elle est parfaite, enfin pour nous elle est parfaite, mais se l'entendre dire !
"J'en vois tous les jours et je peux vous dire qu'elle est vraiment parfaite. Tout va bien." Il nous sourit. "Je vous revois pour ses 18 mois". Je m'étonne. Plus de visites tous les mois ? "Non, pas besoin, elle est parfaite". Je lui aurai bien sauté au cou. On le remercie, lui serre la main chaleureusement. On fait des bonds en allant à la voiture. On rit beaucoup. On s'embrasse. Le stress est tombé.
Quel soulagement !! L'angoisse est toujours là tapie dans l'ombre mais aujourd'hui je lui donne un grand coup de pied et espère ne pas la revoir avant longtemps...

Le déménagement

Nous voilà de retour à Montrouge. Il faut maintenant organiser le déménagement ! La boîte de Jean-François nous rembourse une grosse partie mais le reste est à notre charge. On fait faire des devis, les prix sont exorbitants. Mon papa nous fait un super cadeau en nous donnant un joli chèque pour nous aider à nous installer. On se décide pour les déménagements Alain Lagache. Ils ont déménagé plusieurs fois ma maman, la globe-trotter.

Jean-François doit commencer rapidement sa nouvelle mission. Il doit être à Toulouse dès le 8 avril. Il s'arrange donc pour pouvoir aller signer le bail et faire l'état des lieux. Il se prend 3 jours de congés la semaine suivante pour que l'on puisse déménager le 15 avril.
Je fais les cartons pendant les siestes d'Aurore. Et quand elle est réveillée on s'installe par terre toutes les deux et on trie. On trie les journaux qui se sont accumulés, les vêtements qui débordent des placards. La devise étant "tout doit disparaître" (enfin on ne touche pas aux DVD's, ni aux livres, ni aux CD's, c'est sacré). On fait des sacs et des sacs de vêtements et de chaussures. On donne tout à la Croix Rouge. On fait des sacs de médicaments périmés que j'amène à la pharmacie. Je jette un nombre incalculable de rouge à lèvres, fard à paupières, fond de teint, etc... Je n'en reviens pas de tout ce que nous avons accumulés en juste trois ans.

Aurore participe au tri des vêtements

Maintenant il faut s'organiser pour le déménagement. Les déménageurs vont arriver le lundi matin, prendre tous nos meubles et nos cartons. Le lendemain, ils font la route jusqu'à Seysses et le mercredi ils vont arriver chez nous et décharger le camion.
Notre première idée est de partir le lundi après-midi après avoir fait le ménage et de se reposer le mardi. Après réflexion on se dit que c'est une très mauvaise idée. On va être crevés lundi, et faire le déménagement, le ménage et 8 heures de voiture, ça n'est vraiment pas raisonnable. Il vaut mieux passer une après-midi tranquille à nettoyer l'appartement et faire la route le lendemain. Mon amie Isabelle nous trouve un grand matelas gonflable et Aurore a encore son landau dans lequel elle dort. On partira mardi tranquillement.

Le lundi matin les déménageurs arrivent à 8h. Ils sont sympas comme tout. L'ambiance est très gaie. Aurore est ravie de voir tout ce monde. On la laisse dans sa poussette et on la pousse de pièce en pièce. Tout est terminé à midi. On est sur les rotules. Nous sommes invités à déjeuner chez mon papa et sa compagne. On se fait chouchouter, ça fait du bien. Il reste beaucoup à faire. On fait le ménage de fond en comble. On se couche, épuisés de notre journée. Aurore fait quelques cauchemars, je me lève plusieurs fois pour aller la consoler. On se lève tôt le lendemain matin. Le casse tête commence, il faut tout faire rentrer dans la voiture. Le bébé, les deux chats, nous deux, et la tonne de valises et affaires que l'on a gardé avec nous. Jean-François nous prépare tout cela d'une main de maître. On peut partir ! Le voyage est extrêmement calme. Les chats ne bronchent pas. Aurore est toute paisible. Elle passe la plupart du voyage à dormir. On s'arrête fréquemment. Il fait chaud mais nous avons la clim', heureusement. Nous arrivons enfin vers 18h.

En route pour une nouvelle vie !

On pique-nique par terre. On regarde comment on va placer nos meubles. On rencontre notre voisine.
Les chats rodent dans toutes les pièces. Aurore est heureuse.
La nuit est courte. On se lève vers 7h, on a juste le temps de remettre les chats dans leurs caisses que les déménageurs arrivent. Ils ne sont plus que deux. Ils déchargent le camion, remontent les meubles, posent les cartons dans les différentes pièces, nous aide à choisir la disposition de nos meubles. L'ambiance est toujours aussi gaie et décontractée. Aurore est toujours aussi ravie.

On accroche en premier ma photo préférée

Les déménageurs s'en vont vers midi. On commence à tout déballer. Jean-François reprend le travail le lendemain, mais son patron le renvoie quelques jours à la maison. Il doit commencer sa nouvelle mission le lundi suivant à ... Malakoff. Ça sera temporaire heureusement, dès la mi mai il sera de nouveau avec nous, à Toulouse.

Aurore dans sa nouvelle chambre

Aurore est installée... il faudra tout recommencer dans six mois, mais c'est une autre histoire...

Pour un déménagement agréable :
http://www.demenagements-lagache.fr/

Toulouse

Nous voilà donc bien décidés, Jean-François et moi, à changer de région, mettre en vente notre appartement de Montrouge et nous installer près de Toulouse.
La boîte de Jeff nous offre les services d'un organisme remarquable : Via Humanis. Ils s'occupent de nous faire visiter des appartements/maisons et de nous aider à monter le dossier administratif. Notre dossier est un peu compliqué parce que depuis ma grossesse je suis toujours au chômage et en plus j'arrive en fin de droit. On donne nos critères, notre budget, nos renseignements, etc... Isabelle, une femme fort sympathique, prend contact avec Jean-François. Par rapport à nos revenus et à notre budget elle nous conseille de sortir de Toulouse. Nous sommes ravis. De toute façon on veut acheter une maison dans la campagne toulousaine, donc cela ne nous dérange pas du tout d'être en dehors de Toulouse.
Isabelle s'occupe de nous trouver des appartements à visiter . Nous prenons rendez-vous pour la semaine suivante, le 29 mars. Nous partons en voiture la veille, avec Aurore. Elle est ravie de ce long voyage. Jean-François nous a trouvé un appart/hôtel à Tournefeuille. On y arrive le soir vers 20h après une dizaine d'heures de trajet. Nous nous sommes arrêtés à plusieurs reprises sur des aires d'autoroute et à chaque arrêt c'est la même chose, Aurore accapare tous les regards et toutes les attentions. On vient nous parler, on nous sourit mais surtout tout le monde vient la voir, l'admirer. C'est incroyable ce magnétisme qu'elle dégage.
Nous avons rendez-vous le lendemain à 9h avec Isabelle. Il faut se lever très tôt et surtout réveiller Aurore qui dort si bien.

Premier dodo dans la nouvelle région d'Aurore

Aurore est en pleine forme et tout sourire. Isabelle arrive pile à l'heure pour le rendez-vous.
Elle a deux appartements à nous faire visiter : un dans Toulouse et un à Seysses,  une petite ville à l'ouest de Toulouse. L'appartement dans Toulouse est très joli et refait à neuf, mais l'immeuble est déprimant à souhait. Nous ne sommes pas convaincus mais nous avons conscience que nous ne choisirons pas notre appartement, et que ce sont les propriétaires qui nous choisirons. Je déteste ce genre de situation, mais je prends sur moi, je sais que ça n'est que temporaire puisque dès que notre appartement sera vendu, nous achèterons une maison.
Le deuxième appartement est une très bonne surprise. Il est en rez de chaussée et en dupleix, et fait plus "maison". Il y a une cour commune avec les autres locataires (il y a juste un autre appartement à côté du notre). Et de l'autre côté il y a une petite cour privative. 90 m2 pour 750 euros par mois. Le rêve pour nous. Maintenant il faut que notre dossier passe auprès du propriétaire. Isabelle nous dépose à notre hôtel. Elle fera tout pour nous avoir cet appartement, mais il faut être patient, ça peut prendre quelques jours.
Après le déjeuner et une courte sieste pour Aurore, on décide de se familiariser un peu avec le coin, et avec l'endroit où va travailler Jean-François. On retourne voir l'appartement (de l'extérieur seulement) et la petite ville de Seysses et les alentours. Il fait beau et doux, c'est si agréable.

Au mois de mars, il fait beau dans le Sud-Ouest, donc on enlève le collant

On va d'abord à Basso Combo, là où va travailler Jeff. Puis on repart vers Seysses. Puis on prend un autre chemin et on retourne à Basso Combo. On est à 15 km et sans embouteillages on y est en 20-25 minutes. C'est parfait.
On termine la journée par Plaisance du Touch où nous décidons de faire quelques courses pour le voyage du lendemain.
Jean-François reçoit un appel d'Isabelle pour nous dire que le propriétaire du premier appartement veut son jugement de divorce (?!) et que le propriétaire de l'appartement de Seysses a accepté notre dossier, grâce à la caution de mon papa. On laisse éclater notre joie et on remercie chaleureusement Isabelle. Nous sommes sûrs de nous c'est l'appartement de Seysses que nous voulons !
Nous rentrons à Paris le lendemain le cœur léger, nous avons trouvé un nouveau petit nid... enfin pour quelques mois...