samedi 21 septembre 2013

La visite des neuf mois


En quittant la région parisienne, nous quittons aussi le réseau Sud-Ouest parisien qui suit Aurore depuis qu'elle est sortie de l'hôpital. On nous donne le contact de l'équivalent sur Toulouse. J'appelle le réseau P'titMip. La femme que j'ai au téléphone est adorable. On discute longuement, elle m'explique qu'Aurore sera dorénavant suivie à la clinique Ambroise Paré à Toulouse. Elle a reçu son dossier médical et me demande de bien l'avoir avec moi lors du premier rendez-vous avec le nouveau pédiatre.

J'appelle vite la clinique, Aurore a déjà 9 mois bien entamé. La secrétaire est très aimable et nous trouve un rendez-vous pour le lendemain.

C'est toujours la peur au ventre que nous allons aux rendez-vous "de réseau". J'ai forcément peur de ce que le pédiatre va dire, de comment il va trouver Aurore. Et aujourd'hui il s'agit d'un nouveau pédiatre. Il ne la connait pas du tout, ne la suit pas depuis ses un mois. Et s'il lui trouvait un retard de développement, une anomalie, quelque chose qui nous aurait échappé ?
Nous sommes très stressés Jean-François et moi. D'ailleurs on a une des plus grosses disputes de notre vie de couple dans le parking de l'hôpital. C'est tellement ridicule que j'en ris en y pensant.
J'ai l'impression que ce rendez-vous est LE rendez-vous, l'apothéose de tous ces mois d'angoisse. Mon instinct me dit vrai mais je ne le sais pas encore.

Le pédiatre est un homme d'une cinquantaine d'années et est fort sympathique. Il nous demande de tout lui raconter depuis le début. C'est très dur pour moi de devoir parler de cela à nouveau. J'essaie tellement de mettre tout cela derrière moi, de ne penser qu'au présent et d'imaginer un futur merveilleux.
Il examine Aurore sous toutes les coutures. Il la fait jouer. Cache des objets, surveille sa réaction. Lui tend des jouets d'une main, de l'autre main. Regarde de quelle façon elle les prend, comment elle les tient. Observe. Il est très doux et délicat avec elle.
L'examen semble durer des heures.
Il note ses observations pendant que je la rhabille. Je retourne m'asseoir à côté de Jean-François, Aurore dans les bras.
"Votre fille est parfaite". J'ai la tête qui tourne. Je sais qu'elle est parfaite, enfin pour nous elle est parfaite, mais se l'entendre dire !
"J'en vois tous les jours et je peux vous dire qu'elle est vraiment parfaite. Tout va bien." Il nous sourit. "Je vous revois pour ses 18 mois". Je m'étonne. Plus de visites tous les mois ? "Non, pas besoin, elle est parfaite". Je lui aurai bien sauté au cou. On le remercie, lui serre la main chaleureusement. On fait des bonds en allant à la voiture. On rit beaucoup. On s'embrasse. Le stress est tombé.
Quel soulagement !! L'angoisse est toujours là tapie dans l'ombre mais aujourd'hui je lui donne un grand coup de pied et espère ne pas la revoir avant longtemps...



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire